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Ceci est un bloc de débogage

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Urbanités du 7.10.13: le compte-rendu

Des villes de 20’000 habitants dessinées d’un seul geste à la microchirurgie urbaine d’aujourd’hui, l’acte planificateur a dû traverser une crise identitaire. L'échec des grands ensembles des années 1960-70 a imposé une posture prudente, soucieuse de ne pas s’engager dans des schémas irréversibles. Peut-on encore planifier et surtout produire la ville à grande échelle? Comment enseigner cette nouvelle posture qui, sans renoncer à la vue d’ensemble, exige que l’on tienne compte du particulier?

Le compte-rendu

Elena Cogato Lanza souligne l’importance de travailler parallèlement à plusieurs échelles. Elle présente un constat de ses recherches qui montre que la qualité de vie dans les régions métropolitaines dépend beaucoup de deux échelles. La première est territoriale. Elle concerne les grands déplacements liés par exemple à la pendularité. La seconde est celle de la proximité définie par un périmètre de «1km x 1km». Cette mesure, très petite pour le domaine de l’urbanisme, est le point de départ des travaux effectués avec les étudiants en architecture de l’EPFL. Basée sur le secteur du PALM dans lequel le concept urbanistique est déjà très fort mais où les cadres de vie restent encore à définir, l’idée de cet exercice est de développer une structure d’échelle qui puisse aider à les déterminer. Ceci en mettant en évidence les qualités présentes sur le site, pour les réutiliser ensuite à une échelle plus large et pour finalement essayer de trouver un moyen d’articuler ensemble ces différentes caractéristiques. Un des buts majeurs de cet enseignement est de montrer aux étudiants que la justification du choix de l’échelle est tout aussi importante que celle d’autres éléments du projet.

Pierre Feddersen aborde les échelles de projets, plus que les différentes échelles territoriales. Il compare les grandes idées des années septante aux projets d’aujourd’hui et souligne le fait que nous sommes devenus beaucoup plus prudents. La tendance semble être à la conservation; sorte de nostalgie qui induit des projets plus discrets pour tenter de préserver le caractère original des lieux. Puisque la ville s’étale de plus en plus, l’échelle de la planification urbaine s’est transformée. Les périphéries, «entre-lieux», deviennent de nouveaux centres de développement, endroits dans lesquels on a eu tendance à mettre tout ce que la ville ne voulait pas. Il met finalement en avant trois points essentiels pour la planification de la ville aujourd’hui. Le premier concerne la réglementation actuelle; il est nécessaire selon lui de s’appuyer sur le contexte et d’avoir des règles plus simple. Et c’est certainement ce qu’il y a de plus difficile à définir. Le deuxième point relève l’importance de l’attention portée aux différents acteurs et au paramètre du temps. Le troisième est la nécessité d’avoir des instruments de travail plus souples qui encouragent la conception nouvelle et laissent la possibilité d’apporter des modifications.

La table ronde

Le thème majeur qui est ressorti pendant le débat concerne les réglementations, critiquées pour leur aspect peu évolutif, trop rigide et compliqué qui bride la pensée. On aimerait pouvoir plus expérimenter et modifier les règles en fonction, puisqu’il est impossible de tout planifier à l’avance. Les réglementations actuelles semblent aussi empêcher de penser simultanément à différentes échelles; Elena Cogato Lanza note le fait que le périmètre du PALM semble être l’élément le plus embarrassant du projet. Un des points-clés qui ressort pour une planification urbaine intelligente est la prise en compte des acteurs et de l’échelle de proximité. Au contraire des grands ensembles des années soixante et septante, on parle d’une stratégie «inversée», c’est-à-dire d’une planification évolutive, élément par élément. Le quartier de Zürich West a été pris comme exemple pendant la discussion. La première «étincelle» du quartier a été un élément culturel (un théâtre), ce qui selon Pierre Feddersen fut très porteur. Il fait aussi remarquer que Zürich a pris le parti d’un urbanisme simple et traditionnel; on peut toujours lire l’histoire du quartier et les douze règles urbanistiques mises en place ont été le fil rouge de sa planification.

Alix Martin, étudiante en architecture à l’EPFL