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Ceci est un bloc de débogage

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Ceci est un bloc de débogage

Constructions scolaires

Non, le concours d’architecture ne renchérit pas le projet!

La Cour de comptes du canton de Vaud vient de publier un rapport d’audit sur les projets de constructions scolaires. Si certaines conclusions méritent d'être saluées, d’autres doivent être dénoncées. Truffé d’amalgames, de raccourcis malheureux, mélangeant et confondant de manière regrettable mode de passation des marchés, choix constructifs, complexité, durée et mode d’organisation de projet, ce rapport laisse en effet penser qu’il existe un lien de causalité directe entre les concours d’architecture et le coût des constructions scolaires.

Ces amalgames sont d’autant moins compréhensibles que le rapport de la Cour des comptes précise pourtant clairement « que ce n’est pas la procédure du concours qui constitue en elle-même un facteur de surcoûts » (p. 23).

L’architecture de qualité peut être bon marché

Le concours d’architecture ne règle en effet qu’une procédure de passation de marchés pour des prestations intellectuelles. Il requiert la définition préalable, par le maître de l’ouvrage, d’un besoin et d’un objectif. Et cet objectif, outre des notions de programme, peut très bien inclure le respect des critères de coûts et de fonctionnalité. Concevoir et construire une architecture de qualité, fonctionnelle et bon marché n’est ni une utopie, ni en contradiction avec la notion de concours. Au contraire, l’organisation d’un concours stimulera la réflexion sur cette thématique et offrira au maître de l’ouvrage des propositions variées, souvent innovantes, adaptées aux besoins qu’il a exprimés et au contexte qui lui est propre.

Le rapport de la Cour des comptes mélange et confond de manière regrettable mode de passation des marchés, mode d’organisation de la maîtrise d’oeuvre, choix constructif, complexité et durée d’un projet pour y fonder ses conclusions. L’interprétation et les malheureux raccourcis qui en résultent discréditent à tort un outil datant de 1877 et qui a fait ses preuves depuis plus d’un siècle. Cet outil est d’ailleurs plébiscité par les communes et le canton de Vaud qui en maîtrisent la mise en œuvre.

Compétences nécessaires

En effet, et comme le souligne d’ailleurs le rapport de la Cour des comptes, la notion de compétence est, dans l’acte de bâtir, de première importance. Organiser et gérer un projet de construction scolaire nécessite la mise en œuvre de compétences avérées dans de nombreux domaines : architectural et constructif certes, mais également énergétique, économique, logistique, organisationnel et législatif, etc.

Dans ce processus complexe, les communes ont besoin d’assistance pour choisir et organiser la bonne forme de mise en concurrence et mener à bien le projet de construction. Le recours à des mandataires de confiance qualifiés tout au long du projet est donc primordial pour son succès. Et c’est dans ce sens que la SIA Vaud œuvre depuis plusieurs années, afin de sensibiliser les communes et leur offrir des possibilités de formation, de même qu’un appui et une liste d’experts spécialisés dans les différents domaines concernés.

La SIA Vaud a également proposé au canton de Vaud, en 2012 déjà, de remettre en place un outil statistique spécifique aux constructions scolaires. Elle salue donc la recommandation faite dans ce sens par la Cour de comptes.

Quelles écoles pour nos enfants?

Le rapport de la Cour des comptes ne soulève enfin qu’indirectement une question pourtant fondamentale : quelles écoles notre société veut-elle construire pour ses enfants ? Quels bâtiments voulons-nous intégrer dans notre paysage ? La Suisse bénéficie d’une longue tradition architecturale et elle est reconnue pour la qualité de son environnement construit. Les écoles sont des réalisations emblématiques et structurantes de notre paysage. Elles sont également des lieux de vie qui conditionnent et influencent l’épanouissement des élèves et des enseignants qui y vivent.

Ces préoccupations doivent être au cœur des réflexions menées à la base des projets de constructions scolaires. Elles sont compatibles aussi bien avec les notions d’économicité qu’avec le respect des normes scolaires. L’architecture est porteuse de valeurs culturelles et sociales, dépassant une réponse satisfaisant aux seuls besoins fonctionnels. Les écoles, où qu’elles soient, méritent comme tout autre bâtiment public une réponse porteuse de sens, durable, exprimant les valeurs de la communauté et procurant satisfaction à ses utilisateurs.